Suite à une série de publications préoccupantes, Priartem saisit la Ministre de la Santé
Communiqué de presse du 13 avril 2015
Quelle ironie du calendrier... Le 6 mars, alors que le SCENIHR rendait enfin public son rapport, concocté par un groupe d’experts électrosceptiques totalement acquis à la thèse de l’absence d’effets des champs électromagnétiques sur la santé1, une nouvelle étude scientifique était publiée, faisant l’effet d’un coup de tonnerre.
Cette nouvelle étude, menée chez la souris, pendant une très longue durée d’exposition a de quoi surprendre à plus d’un titre. Cette réplication (Lerchl, 2015) d’une étude pilote (Tillmann, 2010) vise à étudier le rôle des radiofréquences (RF) dans la promotion des tumeurs, à long terme (voir le protocole d’étude dans la note jointe). Les animaux ont été exposés à des doses différentes : 0,04 W/kg, 0,4 W/kg, 2W/kg. Pour mémoire, les valeurs réglementaires actuelles sont fixées à 0,08W/kg pour une exposition du corps entier et 2W/kg pour une exposition locale (par exemple les téléphones portables, les tablettes...) ; ces valeurs sont cinq fois plus élevées concernant les expositions professionnelles.
Les résultats sont édifiants, et même préoccupants, pour reprendre le vocabulaire des auteurs dans leurs conclusions : « Nos résultats confirment et étendent les observations antérieures du rôle de promotion des tumeurs d’une exposition aux RF toute la vie durant ». Les auteurs pointent en outre l’absence de relation claire entre niveau d’exposition et les effets, ce qui, selon eux, renforce l’hypothèse de réponse biologique, à faible dose et non linéaire. Ils précisent enfin qu’à de tels niveaux, la mise en oeuvre d’effets dits thermiques (élévation de la température des tissus) est exclue et qu’il faut plutôt rechercher des effets sur le métabolisme et l’équilibre énergétique de l’organisme pour expliquer de tels effets et que les RF pourraient induire un métabolisme plus élevé chez les animaux exposés, ou une augmentation du flux sanguin.
Dans la discussion, les auteurs sont très clairs : « Le fait que les deux études trouvent fondamentalement les mêmes effets tumorigènes à des niveaux inférieurs aux limites d’exposition admises pour les humains (et légales dans la plupart des pays) est préoccupant. » long terme, c’est la personnalité du premier signataire qui retient également l’attention. Celui-ci, Alexandre Lerchl, n’est pas un inconnu pour les ONG qui suivent ce dossier. C’est en raison de ses positions partisanes et de ses accointances avec les opérateurs (voir lettre du CIRC à A. Lerchl2) qu’il n’a ainsi pas été admis au sein du groupe d’experts du CIRC en 2011. Il s’est illustré également en s’en prenant violemment à une équipe de recherche l’accusant d’avoir trafiqué les données et tentant par là-même de jeter le discrédit sur tout un grand programme de recherche (REFLEX) dont les résultats (effets sur l’ADN) étaient particulièrement gênants pour les industriels. Il vient à ce titre de se voir condamné en première instance pour diffamation3. Sa signature en tête des contributeurs à cette nouvelle étude en rend donc les résultats encore plus saisissants.
Considérant que, depuis le dernier rapport de l’ANSES en 2013 sur les radiofréquences, plusieurs études solides ont été publiées sur les radiofréquences et les tumeurs, que ce soit des enquêtes épidémiologiques sur les portables4, la présente étude montrant un rôle de promotion des tumeurs, ou des études biologiques sur le rôle des RF sur le stress oxydant et les dommages à l’ADN5 ainsi que des études de plus en plus nombreuses sur la réponse adaptative liée aux radiofréquences, Priartem saisit le Ministère de la Santé afin que ces données nouvelles soient examinées le plus rapidement possible par l’ANSES. Priartem demande également la saisine de l’INVS concernant l’épidémiologie des différents cancers du système nerveux central et la constitution de registres de cancers. En effet, il paraît urgent que les niveaux de preuve soient revus rapidement sur ces questions importantes et qu’une veille sanitaire efficiente soit mise en oeuvre. La puissance publique doit être en mesure de délivrer un message le plus clair possible en direction des utilisateurs, notamment des plus jeunes qui sont les plus vulnérables et qui sont exposés depuis leur conception.
1 - Voir communiqué
2 - Lettre du CIRC à A. Lerch
3 - Condamnation de A. Lerch ;
et aussi
4- Enquêtes épidémiologiques sur les portables Hardell et al, 2013, Hardell et al, 2014, Hardell et al, 2015, Coureau et al 2014
5 - Burkala et al 2013 , Manta et al 2013, Hässig et al 2014, Kesari et al 2013, Kesari et al 2014....
Annexes :
Annexe 1 : Etude Lerch
Annexe 2 : Compilation études récentes
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