L’association CIARTéME (Contre l’Implantation des Antennes Relais de Téléphonie Mobiole près des Ecoles) s’est adressée aux candidats déclarés à l’élection municipale à Montluçon en décembre dernier. Nous avons reçu les réponses de René Casilla, puis Daniel Dugléry, Pierre Goldberg et Bernard Lesterlin.
Entre temps, nous avions découvert qu’Orange a obtenu de l’Agence Nationale des Fréquences le droit d’émettre depuis le toit de la Poste, place Piquand, et a déposé une demande en mairie pour y installer trois émetteurs UMTS (3G)[1] (site cartoradio ).
Ce dossier, ainsi que celui des antennes près des écoles, pourra permettre à l’équipe qui sera élue de 16 mars de mettre en application ses intentions.
Sur le plan des principes, MM. Casilla et Lesterlin soulignent l’importance de la santé publique, le fait qu’il y a des études contradictoires et que dans ces conditions le principe de précaution doit s’appliquer.
M. Goldberg, ancien député, rappelle qu’il a relayé nos préoccupations à l’occasion de la proposition de loi sur la téléphonie mobile et la santé n° 2491 lors de la précédente législature. M. Lesterlin se propose en tant qu’actuel député d’agir « avec détermination pour faire évoluer la législation au plan national en mettant notamment l’accent sur la protection des enfants (interdiction de vente de téléphones portables en dessous d’un certain âge, interdiction dans les enceintes scolaires.) ; la révision des seuils réglementaires d’exposition maximale afin de limiter le niveau de risque ; l’obligation d’informer les utilisateurs »
Notre courrier était essentiellement constitué de 7 questions précises auxquelles répondent trois des quatre candidats, M. Lesterlin proposant au plan local de réaliser une « charte d’implantation maîtrisée des nouvelles antennes de téléphonie mobile et des relais Wi-Fi[2] en concertation avec les usagers et les associations environnementales. », dans le triple objectif de : protéger la santé publique, permettre le développement et l’aménagement cohérents du territoire, élargir au plus grand nombre l’accès à internet, mais sans que les enjeux économiques ne l’emportent sur le bien-être environnemental.
Voici les demandes et les réponses obtenues :
1. informer les jeunes et les parents d’élèves sur l’usage raisonné du portable et la nécessité de protéger les enfants (dont le cerveau absorbe 60% de rayonnement en plus selon une étude de l’Université de Porto Alegre) : réponse favorable de M. Casilla, réunion de travail en mairie pour élaborer des outils d’information ( M. Dugléry) et projet d’utilisation du journal municipal comme voie d’information selon M. Goldberg.
2. avant toute signature d’autorisation de travaux, informer du projet d’antenne et organiser une concertation avec les riverains du quartier : accord de MM. Casilla, Dugléry et Goldberg.
3. mettre en place une commission de concertation et de suivi qui aurait connaissance de tous les projets, de la situation actuelle, et du plan de déploiement annuel, et pourrait engager des mesures de vérification. Dans ce cadre la cartographie électromagnétique (le « cadastre hertzien » déjà existant à Montluçon) serait actualisé régulièrement afin d’en faire un outil de gestion du risque dynamique. Accord des trois candidats, M. Goldberg précisant que cette commission serait suivie par un adjoint ou un conseiller municipal délégué
4. prévoir au Plan Local d’Urbanisme (PLU) des moyens de protection des sites sensibles (établissements scolaires, crèches, maisons de retraite.) : accord de M. Casilla, M. Dugléry considère que ce pourrait être fait rapidement et M. Goldberg rappelle que ceci figurait dans sa proposition de loi.
5. contrôler l’état des conventions d’occupation du domaine public et les modifier afin de rajouter un maximum de garanties pour les riverains que le niveau de 0,6 Volts par mètre ne puisse être durablement dépassé dans les lieux de vie. MM. Casilla et Goldberg approuvent cette proposition, qui recueille aussi l’accord de principe de M. Dugléry, lequel soulève cependant des difficultés : il faudrait que cette norme « soit admise par tous et d’abord par les opérateurs qui refusent pour l’instant d’inscrire ce chiffre dans leurs conventions », et avoir les moyens de la faire respecter.
6. concernant les HLM de Montluçon, réorganiser ces sites si nécessaire afin de se limiter à 0,6V/m en accordant une attention toute particulière aux dates d’échéance de ces baux pour ne pas les renouveler si la situation n’est pas satisfaisante : M. Dugléry fait les mêmes remarques qu’au point 5 sur les marges de manœuvre limitées, MM. Casilla et Goldberg sont d’accord avec cette proposition de CIARTéME.
7.. arrêter ou suspendre le projet de télévision sur portable à Montluçon (évoqué par le journal gratuit « 20 minutes.fr » le 9 novembre 2007 ), alors que l’AFSSET[3] a été mandatée pour en évaluer les effets sanitaires ainsi que ceux du Wi-Fi. Nous nous étions étonnés de cette information surprenante auprès de M. Dugléry : il nous assure qu’il n’y a ni demande ni décision en ce sens et « qu’il n’y en aura pas tant que des études précises et incontestables » prouvant le caractère inoffensif, n’auront pas été réalisées. M. Casilla trouve que la télévision sur portable va « dans le sens de la modernité » mais qu’il faut se préoccuper de la santé, et M. Goldberg n’était pas informé à ce sujet.
L’association CIARTéME remercie vivement les candidats d’avoir joué le jeu démocratique par leurs réponses, destinées à être communiquées aux citoyens afin d’éclairer leurs choix.
[1] UMTS ou 3G : fréquence autour de 2100 MHz, contre 900 et 1800 pour la 2e génération
[2] liaisons Internet sans fil pour les ordinateurs
[3] AFSSET = Agence Française de Sécurité Sanitaire Environnementale et du Travail
Boite 64 - 206 quai de Valmy - 75010 Paris
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