Ce mardi 17 juin, les sénateurs se pencheront sur la proposition de loi sur les ondes électromagnétiques adoptée en première lecture par les députés en janvier dernier.
Contrairement aux autres articles, la question de l’électrohypersensibilité avait été épargnée par les députés, qui avaient voté comme un seul homme la remise d’un rapport du Gouvernement sous un an, les sénateurs tentent de supprimer purement et simplement cette disposition. Saluons l’initiative de Mme Chantal Jouanno qui tente sa réintroduction par voie d’amendement mais omettant d’en préciser le contenu.
Ce rapport doit permettre d’étudier l’opportunité de créer des zones à rayonnements limités, de manière à ce que les personnes devenues électrosensibles puissent se mettre à l’abri, au moins quelques temps, la prise en compte de ce handicap dans le monde professionnel et l’efficacité des protections anti-ondes.
Les arguments développés en commission par le sénateur Raoul pour justifier cette suppression sont pour le moins cocasses : il s’agit d’une part de limiter l’exposition des sénateurs aux rapports du Gouvernement. C’est vrai, quand il y a un problème, la sagesse veut qu’on ne s’en occupe pas. Ensuite, la création de zones à rayonnement limité serait irréaliste. Comme on a déjà la conclusion du rapport, au moins on gagne du temps... Enfin, comme le problème est fortement controversé, il vaut mieux que le problème soit traité par l’ANSES (Agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation, de l’environnement et du travail). Là, on reste pantois devant la méconnaissance des compétences de nos institutions par le sénateur Raoul. L’ANSES évalue les risques mais n’a absolument pas compétence pour gérer les risques et encore moins les questions de handicap.
Moralité : Tout le monde reconnaît que les personnes électrosensibles souffrent, beaucoup conçoivent (même le sénateur Raoul !) que cela peut être lié à une sensibilité accrue aux ondes électromagnétiques chez certaines personnes, certains organismes reconnaissent le handicap et subventionnent des protections anti-ondes (comme récemment la Maison Départementale des Personnes Handicapées de l’Essonne ou certains employeurs) et … rien !
Les électrosensibles et la population toute entière sont priés de continuer à vivre dans un bain d’ondes de plus en plus élevé jusqu’à ce qu’on ait enfin prouvé le lien de causalité.
Mais comme la Terre n’a pas attendu qu’on ait donné raison à Galilée pour être ronde, les électrosensibles et tous ceux qui, quotidiennement, sont en voie de développer et de subir l’aggravation de cette sensibilisation, n’en peuvent plus d’attendre que les pouvoirs publics répondent à leurs besoins bien concrets : comment se loger, où dormir, comment continuer à prendre les transports, à aller au travail, à se distraire, à partir en vacances, quel médecin consulter, comment séjourner à l’hôpital...
Ce sont ces questions que nous recevons quotidiennement*. Comme notre collectif n’a pas les moyens d’y répondre ni la vocation de se substituer aux autorités sanitaires, nous les poserons de nouveau lors de notre rendez-vous à la Direction Générale de la Santé qui nous reçoit ce mercredi 18 juin. Pour ce rendez-vous, déjà repoussé à deux reprises, nous espérons que des réponses significatives pourront nous être apportées par les autorités compétentes.
A suivre...
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